Anaïs la reine du monde

par LSA IDF / 18 déc. 2024 à 21:29 Mise à jour 18 déc. 2024 à 21:57

Sixième joueuse mondiale en simple, championne du monde par équipe en tennis 

Anaïs Thorel  la tenniswoman aux 14 podiums internationaux 

Elle est montée toute timide sur l'estrade de l'Assemblée Nationale pour recevoir son Trophée lors de la Soirée des champions en novembre. Une jeune femme au palmarès prestigieux qui engrange les bons résultats. Une manière de mieux connaître l'univers de cette tenniswoman championne du monde par équipe par le biais de son papa qui détaille avec beaucoup de recul les progrès de sa fille sur le circuit de la petite balle ronde. 

 

Nom : Thorel

Prénom : Anaïs
Âge : 28 ans
Habite à : Chatou
Nature du handicap : Autiste
Classement tennis : 6eme mondiale en simple, championne du monde par équipe 
Palmarès : 14 podiums internationaux, 7 fois championne de France

Comment a débuté l'aventure tennistique de votre fille ? 

Nous avons connu le para-tennis adapté assez tard, Anaïs a fait son premier tournoi de para-tennis adapté à 18 ans et son premier tournoi FFT à 20 ans.

Quelle a été votre position de parent sur ce choix qui implique des sacrifices ?

Lorsqu’ Anaïs avait 19 ans, nous avons rencontré Benjamin, le champion de France de para-tennis adapté classé 5/6, il nous est alors apparu comme une évidence que l’autisme n’était absolument pas un frein à une pratique sportive de haut niveau.

Le chantier était immense car Anaïs devait tout apprendre, mais c’était une opportunité unique afin de l’aider à s’épanouir.

(Lors de la remise de la Soirée des Champions à l'Assemblée Nationale) 

Comment voyez-vous l'évolution au fil des années ?
Lorsqu’ Anaïs a eu 22 ans, elle a participé pour le première fois au championnat du monde Virtus et nous avons alors rencontré Archie, l’Australien icône du para-tennis adapté et Anna la championne du monde Britannique ayant tous deux un niveau 2/6, ceci a renforcé notre détermination à aider Anaïs à progresser.

L'aventure était partie... 

Anaïs a alors commencé à transformer sa technique avec Thibaut Petitjean, son remarquable entraîneur au tennis club de Chatou, et suivi les stages de préparation organisés par la FFSA.

Ce faisant elle a gagné 10 classements FFT en 4 ans, gagnant 2 tournois 3e série au stade Français et se classant rapidement à 15/3, elle a aussi obtenu 7 titres de championne de France de para-tennis adapté et un titre de vice championne de France. Anaïs est actuellement 6e mondiale en simple au classement Virtus, elle s’était classée 5e aux Global Games en 2019 en Australie et 3e aux Summer Games en Pologne en 2022. Elle totalise à ce jour 14 podiums internationaux en simple, en double et par équipe.

Championne du monde par équipe comment Anaïs  a vécu ce titre prestigieux ?
Anaïs a été championne du monde par équipe en 2023 et 2024 avec sa partenaire Eva, classée 5/6 et qui est aussi devenue un modèle à suivre pour Anaïs. Monter sur la première marche du podium des championnats du monde Virtus et entendre la Marseillaise ont été pour elles un grand moment d’émotion. La reconnaissance de la ville de Chatou qui lui a donné la médaille de la Ville, la réception à l’Elysée avec l’équipe de France de sport adapté et l’invitation de la FFSA d’ile de France à l’Assemblée Nationale ont été d’autres grands moments.

Quels sont ses points forts sur le court ?

Avec Thibaut son entraîneur, Anaïs travaille beaucoup pour obtenir une frappe assez lourde du fond du court où elle a une excellente vision du jeu. Les coach Australiens ont surnommé Anaïs « brick wall ». Le sentiment d’être reconnue par la magnifique équipe Australienne du para-tennis adapté est si important pour Anaïs qu’il l’a incité a apprendre l’Anglais, avec un cours par semaine et en se connectant seule chaque jour sur un cours d’Anglais en ligne.

Des points faibles à améliorer ? 
Bien qu’ayant 28 ans, Anaïs n’a suivi un entraînement structuré que depuis 5 ans, elle a donc encore énormément à apprendre que ce soit sur le plan technique ou tactique.
En ce moment son entraîneur essaie d’enrichir sa palette technique pour qu’elle puisse par la suite varier son jeu en faisant des amorties ou en montant au filet

 Comment voyez-vous la suite ?
Anaïs continuera le para-tennis adapté encore quelques années. Si le para-tennis est validé comme sport de haut niveau, ceci permettrait à Anaïs d’envisager un emploi du temps adapté lui permettant de travailler en ESAT tout en continuant de s’entraîner.

Anaïs est également intéressée par les arts, elle visite chaque semaine une exposition à Paris et participe à un atelier d’art thérapie qui pourrait également devenir une nouvelle passion et un nouveau moyen de s’affirmer, mais là aussi il y a encore tant à apprendre.

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